ANTHOLOGIE DES POÉSIES QU''ON AURAIT PU S''ABSTENIR D''ÉCRIRE ET DE PUBLIER ET QU''ON PEUT SE DISPENSER DE LIRE
Chez l''almasty, dans son antre, à l''enseigne de la Mygale
MCMXCVII
On commence donc (vous avez bien lu la note de la page précédente ?) avec le lait de Charles Monselet. Ce ne sera pas l''oeuvre la plus remarquable de ce corpus, mais je pense qu''elle y a sa place.
Charles MONSELET
LE LAIT
[?]
Le lait n''a jamais cessé d''être ;
Depuis le premier jour il est ;
Avant le vin, on vit paraître,
Le lait.
Depuis, partout on le retrouve :
Au ciel il s''étale à souhait ;
Romulus tête de la louve
Le lait.
La jeune mère obtient la pomme
Par son corsage rondelet,
Et l''on dit : « Elle est blanche comme
« Du lait. »
L''artiste amoureux de la gloire,
Lisant son éloge surfait,
Souris et se dit : « Je crois boire
« Du lait. »
L''exploiteur frisant sa moustache,
Dit de l''exploité maigrelet :
« Ce n''en est pas moins une vache
« A lait ! »
Voyez s''agiter dans ce groupe
Cet homme colère et replet :
Il s''enlève comme une soupe
Au lait !
Passons du consommateur au producteur ; voici la vache perdue, magistrale chant de l''un de nos poètes nationaux, Casimir Delavigne :
Casimir DELAVIGNE
LA VACHE PERDUE
[ Extrait de Derniers chants/Poëmes et ballades sur l''Italie, Paris, Didier, 1855, pp. 50-51 ]
Dans le Simplon.
Ah ! ah ! de la montagne
Reviens, Néra, reviens !
Réponds-moi, ma compagne,
Ma vache, mon seul bien.
La voix d''un si bon maître,
Néra,
Peux-tu la méconnaître ?
Ah ! Ah !
Néra !
Reviens, reviens, c''est l''heure
Où le loup sort des bois ;
Ma chienne, qui te pleure,
Répond seule à ma voix :
Hors l''ami qui t''appelle,
Néra,
Qui t''aimera comme elle ?
Ah ! ah !
Néra !
Dis-moi si dans la crèche,
...
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