Clementina Arderiu
CHANSON
* * *
Cette douce fortune, la mienne,
qui réjouit ma maison nue,
si jamais la douleur venait,
oh! joie, oh! fortune mienne,
ouvre-lui la porte toi-même.
Mais avant que tu fuies ma demeure,
ceins-moi, je te prie, de ton souvenir,
et laisse libre l'entrée
à tout vent mauvais
et à tout augure de mort.
Autant que ma fortune durera,
- est-elle proche ma douleur ou lointaine?
je veux me lancer sans souci
aux abîmes de mon bonheur
où rien ne me trouble et ne me blesse.
Oh, douce fortune, la mienne,
déjà je ne crains plus rien -
si jamais la douleur venait,
oh! joie, fortune mienne,
ouvre-lui la porte toi-même!
* * *
Translated by A. Schneeberger
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