J. V. Foix
A L'ENTRÉE DU MÉTRO...
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A L'ENTRÉE DU MÉTRO, LES MAINS ET LES PIEDS LIÉS PAR DES DOUANIERS BARBUS, J'AI VU MARTHE S'EN ALLER DANS UN TRAIN FRONTALIER. JE VOULAIS LUI SOURIRE, MAIS UN MILICIEN POLYCÉPHALE M'EMPORTA AVEC LES SIENS ET MIT LE FEU AU BOIS
Escaliers de cristal sur les quais de soleil
où passent des trains de lumière sur les plages ouvertes
entre des murs transparents et des coraux sarmenteux,
oiseaux, yeux de clarté au bruissement des branches.
Est-ce toi, blanche dans le blanc de cette aube insulaire
- liquide ton regard, attentive à des musiques innées -
qui écris d'humides adieux dans la fôret des vitres
avec la semence de la nuit pour un songe déclos?
Tu t'en vas au delà de la joie, vers le rivage enchanté
avec des géants ivres vers la grotte épineuse,
des faucons desséchés vers les rocs que se signent,
la mer foulée des dieux aux nocturnes furtifs.
Je ne puis t'atteindre en dormant, aveugle de lumière et d'esprit,
vêtu comme un enfant sans voix et sans bagage,
parmi des bêches gardées par des hôteliers biformes :
les passeports sont vieux et les cœurs sont sanglants.
Tu emportes collines et ruisseaux et les lacs étoilés,
des fonts d'ombre et de gel dans tes malles profondes ;
un garde ténébreux du haut de terre en flammes
me crie d'un nom étrange et dit non de la main.
Hors des murs ondoyaient des drapeaux déchirés.
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Translated by Pierre Bec
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