The night of loveless nights
Nuit putride et glaciale, épouvantable nuit,
Nuit du fantôme infirme et des plantes pourries,
Incandescente nuit, flamme et feu dans les puits,
Ténèbres sans éclairs, mensonges et roueries.
Qui me regarde ainsi au fracas des rivières ?
Noyés, pécheurs, marins ? Éclatez les tumeurs
Malignes sur la peau des ombres passagères,
Ces yeux m'ont déjà vu, retentissez clameurs !
Le soleil ce jour-là couchait dans la cité
L'ombre des marronniers au pied des édifices,
Les étendards claquaient sur les tours et l'été
Amoncelait ses fruits pour d'annuels sacrifices.
Tu viens de loin, entendu, vomisseur de couleuvres
Héros, bien sûr, assassin morne, l'amoureux
Sans douleur disparaît, et toi, fils de tes oeuvres
Suicidé, rougis-tu du désir heureux ?
Fantôme, ma glace où la nuit se prolonge
Parmi les cercueils froids et les coeurs dégouttants,
L'amour cuit et recuit comme une fausse oronge
Et l'ombre amante aux mains impotent.
Et pourtant tu n'es pas de ceux que je dédaigne.
Ah! serrons-nous les mains, mon frère, embrassons-nous
Parmi les billets doux, les rubans et les peignes,
La prière jamais sali tes genoux.
Tu cherchais sur la plage au pied des rochers droits
La crique où vont s'échouer les étoiles marines:
C'était le soir, des feux à travers le ciel froid
Naviguaient et, rêvant au milieu des salines,
Tu voyais circuler des frégates sans nom
Dans l'éclaboussement des chutes impossibles.
Où sont ces soirs ? O flots rechargez vos canons
Car le ciel en rumeur est encombré de cibles.
Quel destin t'enchaîna pour servir les sévères,
Celles dont les cheveux charment les colibris,
Celles dont les seins durs sont un fatal abri
Et celles dont la nuque est un nid de mystère,
Celles rencontrées nues dans les nuits de naufrage,
Celles des incendies et celles des déserts,
Celles qui sont ...
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