Giuliano Granata
L' hortensia rose
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Tardara mucho tiempo en nacer, si es que nace..*
Baptisée l' année dernière à Pâques,
tu es partie le jour de l' Ascension,
seule, dans la chambre de Curie,
avec ton immense regret de quitter la vie
si enivrante en toi.
11h30.
Babette, l' amie du coeur, fidèle et généreuse,
a vu deux larmes sur tes joues
et un silence différent, comme un lien tenu
avec l' inconnu, qui soudain surgit.
Loin de là, je ressens la fin de l' espoir
et la notion brutale que tu n' absorberas plus
les mots tendres encore enfuis de mon amour.
Alors, je me souviens.
Je me souviens de la rue Tournefort,
cette belle rue blanche, où un après-midi de soleil
nous y étions seuls, comme si déjà hors du temps.
A mon bras tu disais sans mots
ce secret mortel, que je n' entendais pas.
Je me souviens. Dans ton regard profond
il y avait la nostalgie pour la vie de famille
que tu n' avais pas eue ;
la chaleur de ce pavillon de banlieue Est
de ta douce nourrice,
les soupes du potager,
le gravier dans le jardin
et le parfum de la haie de troène.
Dans tes yeux,
il y avait la découverte de la ville
par les ombrages de la rue d' Alésia,
les jeux au Parc Montsouris,
la musique romantique des Beatles ;
il y avait les ballades
sur les motos travaillées de ton frère
et l' histoire d' un gros chagrin d' adolescence.
Dans tes yeux,
il y avait encore la trace
des illusions perdues de ton mariage,
la diligence dans le travail,
les sacrifices consentis pour ton fils ;
il y avait la déception
d' une nouvelle étreinte noyée dans l' alcool
et le désir très fort d' être toujours aimée.
Dans ...
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