Segimon Serrallonga
COMME SI ELLE FLEURISSAIT
Deuxième version
* * *
Comme si elle fleurissait, la source point dans l'herbe
luisante et prend trois ou quatre chemins.
Ainsi naît l'homme, et il n'a pas de cesse.
Son pas est hésitant et la nature le craint.
Mais il est beau, son mal,
et belles toutes les choses amères qui font
son cours instable et fécond.
Lui-même harmonie obscure,
il jette l'esprit vers l'ombre;
de côté, en amont et devant et derrière,
il se sent croître comme un envahisseur,
il a un cœur de fleur tendre patiente.
La mort guette son pas, le mal aussi,
et à son point mûr
le travail encore lointain de la mort
et les choses mourantes parmi des beautés en crue
lui rendent plus pesant le travail de la vie.
Alors si le divin paraît, il est pris de frayeur
et, effrayé, il entrevoit l'incroyable commencement sans fin,
la mort dans la vie et la vie dans la mort.
* * *
Translated by Annie Bats
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