Christo Botev
Les Haïdouks
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Allons, grand-père, prends ta flûte
Que j'entonne un chant héroïque,
Le vrai chant des haïdouks
Glorifiant les vieux voïvodes,
Tchavdar le vieux voïvode,
Le redoutable haïdouk,
Fils de Petko-le-Terrible.
Que les filles et les gars
Assemblés à la veillée,
Que les rebelles dans les bois,
Que l'homme mûr dans la taverne
Entendent au long de mon chant
Quels enfant a donné au monde,
Et quels enfants donne encore
La courageuse Bulgare.
Que chacun sache quels fiers gars
A nourri et nourrit encore
Notre terre bonne et superbe.
Ah! grand-père, moi, je suis las
De n'écouter que des chants d'amour
Et, seul, de chanter les souffrances
Des misérables et mes peines
Amères et mes noirs tourments!
Je suis vraiment triste, grand-père,
Mais joue ton air, va, ne crains rien,
Car mon coeur est celui d'un brave.
Ma voix douce comme le miel
Vaut les voix du Zagorié
Et si personne ne m'entend
Mon chant quand même s'étendra
Par les forêts, par les vallons,
Et les forêts le reprendront,
Les vallons le répéteront
Et la douleur s'évanouira,
La douleur de mon coeur, grand-père!
De celui qui veut supporter
son sort, j'irai jusqu'à le plaindre.
Le brave n'admets pas le joug,
Et j'ai dit et je dis encore:
"Heureux celui qui sait venger
La liberté, l'honneur blessés.
Il faut aux bons faire le bien,
Mais trancher la tête aux méchants."
Maintenant j'entonne mon chant:
Qui ne connaît Tchavdar le voïvode?
Qui n'a rien entendu de lui?
Est-ce le tchorbadji rapace,
Le serdar turc ou bien le pâtre
Solitaire dans la montagne?
Ou bien les pauvres affamés?
Tchavdar mena sa droujina
Pendant vingt ans exactements.
C'était un ...
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